Tribune : 66 ans d'indépendance : Héritage, défis quotidiens et l'appel à la jeunesse pour une Guinée démocratique

Le 2 octobre 2024, la Guinée a célébré son 66e anniversaire d'indépendance. Cet événement, empreint de fierté nationale, a été marqué par une parade militaire à Conakry, mais il soulève également des interrogations cruciales sur les véritables enjeux auxquels notre pays fait face, tant dans la capitale qu'à l'intérieur des terres.

Au-delà du spectacle militaire, la vie quotidienne de millions de Guinéens est marquée par des difficultés criantes. À Conakry, la population est confrontée à des problèmes d'insécurité, de chômage et de dégradation des infrastructures. Des quartiers comme Kaporo Rails et Cosa vivent des coupures d’électricité fréquentes, et l'accès à l'eau potable reste un défi majeur. Dans les zones rurales, la situation est encore plus alarmante : des villages de Kankan à ceux de Nzérékoré peinent à bénéficier d'une éducation de qualité, avec des écoles souvent en ruines et des enseignants mal rémunérés. Les routes sont impraticables, entravant l'accès aux marchés et aux soins de santé.

Cette célébration de l'indépendance est aussi l'occasion de reconnaître les sacrifices des artisans de notre liberté, ceux qui se sont battus pour l'émancipation de notre pays. Nous devons honorer la mémoire de ces héros, mais également soutenir la nouvelle génération qui lutte pour la démocratie en Guinée. Des figures comme Billo Bah et Oumar Sylla, alias Foniké Mènguè, incarnent cet engagement. Leur courage et leur détermination à défendre les droits et libertés des Guinéens sont une source d'inspiration pour nous tous. Leur combat est un rappel que l'indépendance ne se limite pas à un jour de célébration, mais qu'elle exige un engagement constant pour la justice et la démocratie.

Cette 66e célébration doit nous rappeler que notre lutte pour un avenir meilleur ne se limite pas à des discours enflammés ou à des parades militaires. C’est à nous, jeunes Guinéens, de nous prendre en main et d’exiger plus de nos dirigeants. Ne laissons pas les discours guerriers et la propagande nous diviser. L'histoire nous enseigne que c’est par l’unité, le dialogue et l’engagement civique que nous pouvons réellement progresser. Nous devons être acteurs de notre destin et revendiquer des opportunités, des droits et des responsabilités.

La jeunesse guinéenne, qui représente une part significative de la population, a le pouvoir de changer les choses. Cessons de rester passifs face aux promesses non tenues et à la manipulation politique. Engageons nous dans nos communautés, faisons entendre nos voix et travaillons ensemble pour bâtir un avenir où la justice sociale et le développement durable priment. Ne laissons pas les discours creux nous détourner de notre objectif commun : une Guinée forte, prospère et démocratique.

En ce jour d’indépendance, nous devons célébrer non seulement notre histoire, mais aussi notre engagement envers un avenir meilleur. La route est semée d'embûches, mais ensemble, nous avons la capacité de surmonter les défis et d'écrire une nouvelle page de notre histoire. Réveillons notre conscience collective, car l’avenir de la Guinée appartient à sa jeunesse. Mobilisons-nous, unissons nos forces et travaillons sans relâche pour réaliser nos aspirations. La fête de l'indépendance est l’occasion de renouveler notre promesse de faire de la Guinée un pays où chacun a sa place et peut s'épanouir.