
Le B.A.G. dénonce l’assassinat de Dr. Mohamed Dioubaté et exige des sanctions contre le préfet de Kankan
Quelques heures avant la prise de position du Barreau
guinéen, le Bloc pour l'Alternance en Guinée (B.A.G.) a réagi avec fermeté face
à l'assassinat de Dr. Mohamed Dioubaté, chef du service de la pédiatrie à
l'hôpital régional de Kankan. Arrêté pour avoir brûlé un portrait du président
de la Transition, Mamadi Doumbouya, Dr. Dioubaté est décédé en détention, et
son corps a été remis à sa famille le 26 septembre 2024.
Le B.A.G., dans une déclaration rendue publique ce lundi, a exprimé son indignation face à cet acte qu'il considère comme un "crime prémédité", suite aux propos du préfet de Kankan, Kandia Mara. Ce dernier, lors d'une rencontre avec des jeunes, avait publiquement justifié la mort de Dr. Dioubaté, affirmant que quiconque brûlerait le portrait du président subirait le même sort.
Le parti a qualifié ces propos de "confession de crime prémédité" et a demandé des actions immédiates : le limogeage et la traduction en justice du préfet de Kankan. En outre, le B.A.G. a adressé ses condoléances à la famille de Dr. Dioubaté et au peuple guinéen, appelant à un retour à la justice et à la dignité humaine.
Cette déclaration intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par plusieurs décès et disparitions sous le régime de transition. Le B.A.G. a rappelé les engagements de la Charte de la Transition de 2021, notamment en ce qui concerne le respect des droits de l’homme, l’indépendance de la justice et l’organisation d’élections démocratiques. Cependant, face aux événements récents, le parti s'inquiète d'une dérive autoritaire et d'une impunité grandissante.
La sortie du B.A.G. précède de quelques heures la déclaration du Barreau guinéen, qui a également dénoncé les violations graves des droits de l’homme en Guinée et réclamé des enquêtes indépendantes pour établir les responsabilités dans ces affaires tragiques.
Le B.A.G. a interpellé directement le président de la Transition, Mamadi Doumbouya, ainsi que le Premier ministre Bah Oury, leur demandant de respecter les engagements pris vis-à-vis du peuple guinéen. Le parti appelle à une gouvernance fondée sur la justice et la morale, espérant que le rêve de changement promis ne se transforme pas en cauchemar de violence et d’impunité.
Texte intégral de la déclaration du Bloc pour l’Alternance en Guinée (B.A.G.) :