Les tensions sont encore vives à Kankan, dans les
quartiers de Hèrèmakonon 1 et 2, où des jeunes continuent d’exprimer leur
frustration face au manque d’électricité. Ce dimanche, des manifestations ont
éclaté après que des agents d’Électricité de Guinée (EDG) ont été aperçus
travaillant sur un poteau électrique. Les jeunes, excédés par près de deux mois
de délestages réguliers, ont violemment réagi, chassant les agents à coups de
pierre et bloquant les routes avec des barricades, paralysant ainsi la circulation.
Armés de bâtons et de pierres, les manifestants scandaient des slogans tels que « EDG Zéro », dénonçant l'injustice de la situation. Ils jugent inacceptable que, bien que partageant le même quartier que Hadja Mandjoula Sylla, la mère du président Mamadi Doumbouya, ils soient privés d'électricité, tandis qu'elle bénéficie d'un service continu.
Escalade des tensions malgré l'intervention du gouverneur
Alertées par la situation, les forces de l'ordre ont rapidement réagi. La gendarmerie a tenté de calmer les esprits, mais l’intervention a tourné à l’affrontement. Les manifestants ont riposté en jetant des pierres, tandis que les forces de l’ordre utilisaient des gaz lacrymogènes pour disperser la foule. La situation a dégénéré, poussant le gouverneur de la région, le Colonel Moussa Condé, accompagné de l’inspecteur régional de la jeunesse et des sports, à se rendre sur place pour apaiser les tensions. Malgré leurs efforts, les manifestants sont restés fermes, refusant toute médiation tant qu'une solution durable à leurs revendications ne serait pas trouvée.
Evolution des événements : la situation se propage dans la région de Nabaya
Les dernières informations recueillies dans la région indiquent que la colère s’étend au-delà des quartiers de Hèrèmakonon. Plusieurs localités rurales dans la région de Nabaya profond rapportent également des frustrations liées à l’accès inégal à l’électricité. Des mouvements de contestation similaires sont signalés dans les sous-préfectures environnantes, où des jeunes expriment également leur colère face aux infrastructures électriques défaillantes.
L’administration régionale, consciente de l’ampleur de la crise, envisage de convoquer une réunion d’urgence avec les responsables d'EDG afin de trouver des solutions concrètes. Les autorités craignent une propagation plus large du mouvement si une réponse rapide n’est pas apportée à cette crise. En attendant, les affrontements sporadiques continuent, avec des tensions palpables entre les forces de l'ordre et les manifestants à Kankan, et les activités dans la ville restent largement perturbées.
Les habitants espèrent une résolution rapide de cette crise, qui paralyse non seulement la vie quotidienne, mais aussi l’économie locale déjà fragile.