Kaloum : six mois sans salaire, les travailleurs de l’OGP en colère contre le DG Mandian Sidibé

La crise au sein de l’Office Guinéen de Publicité (OGP) s’aggrave. Depuis plusieurs jours, les travailleurs réclament le paiement de six mois d’arriérés de salaires et dénoncent la gestion jugée opaque de leur directeur général, Mandian Sidibé. Ce jeudi 12 décembre 2024, ils sont descendus dans les rues de Conakry pour exprimer leur ras-le-bol.

Des slogans forts pour une situation critique

« Six mois sans salaire, Mandian, où est passé notre argent ? », « Mandian, ça suffit : trois ans de gestion, trois ans de misère », ou encore « Payez nos salaires, arrêtez la gabegie ». Ce sont les messages inscrits sur les banderoles brandies par les employés manifestants devant le siège de l’OGP. Déterminés, ils avaient déposé un préavis de grève en début de semaine, mais les négociations semblent au point mort.

Les revendications des travailleurs

Charles Mohamed Kolié, porte-parole du collectif syndical pour la survie de l’OGP, a détaillé les motifs de leur mouvement :

« Nous demandons le paiement des six mois d’arriérés de salaire, la régularisation des cotisations sociales retenues sans justification depuis trois ans et la fin de la gestion opaque du directeur général. Nous avons tenté d’alerter les autorités compétentes, mais nous n’avons reçu qu’indifférence. Monsieur Fana Soumah, représentant du ministère de tutelle, nous a sèchement répondu que nos revendications ne le concernaient pas. »

Face à cette situation, les travailleurs avaient prévu de marcher jusqu’au palais présidentiel pour soumettre leurs doléances directement au chef de l’État.

« Depuis six mois, nos enfants ne vont plus à l’école et nos familles vivent dans des conditions précaires. Si rien n’est fait, l’OGP pourrait fermer ses portes d’ici l’année prochaine », a averti Charles Mohamed Kolié.

Une répression qui indigne

Selon les manifestants, la marche a été violemment dispersée par les forces de gendarmerie, déployées en nombre autour du siège de l’OGP.

« Le directeur général utilise les fonds publics pour renforcer le dispositif sécuritaire et réprimer notre mouvement au lieu de payer nos salaires. C’est un mépris total pour les travailleurs », a dénoncé Charles Mohamed Kolié.

Des chiffres inquiétants : l’OGP au bord du gouffre ?

Les travailleurs pointent du doigt une baisse drastique des recettes depuis l’arrivée de Mandian Sidibé à la tête de l’OGP en 2021.

« L’OGP était l’une des cinq meilleures régies financières de l’État, mais les revenus ont chuté. Cette année, seulement 22 milliards de GNF ont été mobilisés contre 38 milliards auparavant. La masse salariale, estimée à 1,8 milliard GNF, aurait pu être réglée si les fonds étaient gérés correctement. Au lieu de cela, l’entreprise se dirige vers la faillite », a expliqué le porte-parole.

Une menace de révélations en cas d’inaction

Le président du Conseil National de la Transition (CNT) aurait demandé aux travailleurs de suspendre leur mouvement pour ouvrir un dialogue. Cependant, les employés se disent prêts à passer à l’offensive si leurs revendications restent sans suite.

« Si rien n’est fait, nous organiserons un point de presse pour exposer en détail les malversations financières qui gangrènent l’OGP depuis trois ans », a prévenu Charles Mohamed Kolié.

Silence de la direction, siège sous haute sécurité

Malgré plusieurs tentatives, les responsables de l’OGP n’ont pas souhaité s’exprimer sur la situation. Sur le terrain, le siège de l’institution reste fortement sécurisé par un important dispositif de gendarmerie, rendant tout accès difficile.

Le bras de fer entre les travailleurs et la direction de l’OGP pourrait s’intensifier dans les jours à venir, au risque de paralyser davantage cette institution publique.

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