Conakry, capitale africaine du financement local : la Guinée accueille le colloque international sur le financement du développement local par les ressources minières
Du 24 au 25 juin 2025, Conakry accueillera un événement d'envergure continentale : le Colloque international sur le financement du développement local par les ressources minières, couplé à l'Assemblée générale du Réseau des Institutions Africaines de Financement des Collectivités Locales (RIAFCO). Une reconnaissance du rôle croissant que joue la Guinée dans la construction de modèles africains de financement territorial, à l’heure où les défis de la décentralisation exigent des réponses concrètes et innovantes.
Pari sur la décentralisation
Au cœur de l’événement, un mot d’ordre : faire de la décentralisation un levier de développement inclusif, soutenu et durable. Dans une Afrique où les collectivités locales sont souvent les premières à affronter les conséquences du changement climatique, de la pression démographique et des inégalités sociales, l’accès à des financements adaptés et pérennes devient une question de survie autant qu’un enjeu stratégique.
C’est dans ce contexte que la Guinée, à travers l’Agence Nationale de Financement des Collectivités Locales (ANAFIC), membre du RIAFCO depuis 2019, se positionne en hôte de cette grand-messe panafricaine du financement local. Une manière de montrer que le pays ne veut plus seulement consommer des solutions importées, mais en proposer.
Mines, économie verte et inclusion sociale au programme
Le colloque, qui réunira près de 200 participants dont une quarantaine de représentants venus de quatorze pays africains, se veut à la fois un espace de diagnostic et un creuset d’initiatives concrètes. Plusieurs thématiques structurantes seront abordées : la valorisation des revenus issus des ressources minières, les outils d’intégration de l’économie verte dans les stratégies locales, ou encore les mécanismes d’inclusion sociale dans les politiques territoriales.
Des sessions interactives réuniront collectivités locales, bailleurs de fonds, institutions financières et ministères de tutelle. Objectif : identifier les freins au financement local, partager des bonnes pratiques et bâtir un plaidoyer commun à l’échelle régionale.
Le choix de Conakry comme lieu d’accueil n’est pas anodin. Car la Guinée, riche de ses ressources minières, entend aussi démontrer — depuis le magistère du Général Mamadi Doumbouya porté sur la revalorisation des ressources minières — comment celles-ci peuvent être transformées en richesses tangibles pour les territoires. Des visites de terrain sont prévues pour permettre aux délégations étrangères de s’imprégner du modèle guinéen mis en œuvre par l’ANAFIC.
Une Assemblée générale décisive pour le RIAFCO
Moment phare de la semaine : l’Assemblée Générale Ordinaire Élective du RIAFCO, prévue le 26 juin. Elle devra élire un nouveau bureau, adopter les rapports de gestion et valider la feuille de route stratégique du réseau pour les années à venir. Le débat sur la diversification des ressources du RIAFCO, au-delà des cotisations de ses membres, devrait aussi figurer parmi les points sensibles.
Créé en 2014, le RIAFCO regroupe aujourd’hui quinze Institutions de Financement des Collectivités Locales (IFCL). Son ambition : devenir un interlocuteur clé dans l’architecture du financement du développement en Afrique, en consolidant les capacités de ses membres et en facilitant leur accès aux marchés financiers.
Conakry, laboratoire de la décentralisation africaine ?
Ce colloque international est une étape importante pour la Guinée. Dans un contexte de réformes structurelles entreprise depuis le 5 septembre 2021 sous la houlette du Général Mamadi Doumbouya, Président de la République, le pays entend faire entendre sa voix sur les grands chantiers du développement local et positionner ses institutions comme modèles exportables. Il s’agit aussi pour Conakry de bâtir des alliances stratégiques avec les autres IFCL, d’attirer des financements innovants et de consolider les acquis de la décentralisation.
En accueillant cette rencontre, la Guinée affirme non seulement sa volonté de jouer un rôle plus actif dans les dynamiques régionales, mais aussi de construire une Afrique où les territoires ne sont plus des périphéries négligées, mais les moteurs du changement.
Service de communication ANFIC