Disparition de Foniké Menguè et Mamadou Bilo Bah : Tierno Monénembo exige des réponses et une enquête transparente

L'écrivain guinéen Tierno Monénembo a pris la parole pour dénoncer la disparition inexpliquée de deux figures de la société civile, Foniké Menguè et Mamadou Bilo Bah, dont on est sans nouvelles depuis près de 60 jours. Une situation qui a plongé les proches et la société civile dans l'inquiétude, d'autant plus que les autorités n'ont fourni aucune explication claire sur cette disparition.

Tierno Monénembo, connu pour son franc-parler et son engagement envers les libertés civiles, s'est indigné de cette situation, déclarant qu'il est intolérable que des citoyens disparaissent sans laisser de traces, comme si de rien n'était.

« Comment ne pas s’inquiéter quand des citoyens disparaissent du jour au lendemain sans laisser de traces ? » a-t-il affirmé lors de son intervention.

Pour l'écrivain, deux hypothèses sont à envisager : soit ces deux personnalités ont été enlevées par des groupes criminels ou terroristes, soit elles se trouvent aux mains des services de sécurité guinéens. Cette deuxième hypothèse a été soulevée en raison des propos du procureur général, qui a assuré que la justice guinéenne n'était pas impliquée dans leur disparition, et que ni les prisons ni les tribunaux n'avaient de lien avec cette affaire.

Face à cette incertitude, Monénembo exige une enquête approfondie et des explications de la part des autorités guinéennes. « Nous avons le droit de demander des comptes à Mamadi Doumbouya », a-t-il déclaré, rappelant que les citoyens guinéens méritent la vérité sur ce qui est arrivé à Foniké Menguè et Mamadou Bilo Bah. Dans le premier cas, s'il s'agit d'un enlèvement par des criminels, Monénembo appelle à une enquête transparente, menée par des instances indépendantes. Dans le second cas, si ces activistes sont détenus par l'État, le président de la transition doit informer le peuple de leur statut, de leur lieu de détention et des conditions dans lesquelles ils sont gardés.

L'écrivain a également profité de l'occasion pour adresser un message aux dirigeants du pays. « Il est temps de faire comprendre à ceux qui nous gouvernent que les Guinéens sont des êtres humains et non des moutons de Tabaski. » Cette métaphore, puissante et symbolique, fait référence à la fête de Tabaski (Aïd el-Kébir), où les moutons sont sacrifiés sans autre forme de procès, soulignant ainsi l'indignation de Monénembo face à ce qu'il perçoit comme un mépris des droits fondamentaux.

Cette prise de position de Tierno Monénembo reflète le climat de tension qui règne en Guinée, où les arrestations arbitraires et les disparitions forcées alimentent les craintes d'une dérive autoritaire. L'écrivain, en donnant de la voix, rejoint de nombreuses personnalités et organisations qui demandent des explications et appellent à une plus grande transparence dans la gestion des affaires publiques.

Cette affaire, qui a pris une dimension nationale, risque de continuer à faire couler beaucoup d'encre tant que la lumière ne sera pas faite sur le sort de Foniké Menguè et Mamadou Bilo Bah.

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